Felice Beato

Le village de Hakone View of Hakoni village [Vue du village de Hakoni]


Transcription modernisée

VIEW OF HAKONI VILLAGE.

AT the entrance to this—a true type of a street in a Japanese village—there is a Sékisho, or barrier gate. Any one passing is obliged to lift his hat, and by some this is supposed to be on account of the peculiar sanctity of the spot, but it is not so; the hat is lifted in order to enable the guard stationed at this barrier, which is on the boundary line between the territories of two different Daimios, to see the face of every individual so as to recognize him.

Hakoni Lake is sacred, as are all mountains or lakes of extraordinary height in Japan. The mountains are believed to be inhabited by certain demons—the lakes by the dragons so frequently typified and worshipped, and which are supposed to have a powerful influence on the seasonable fall of rains. Hakoni Lake being one of, if not the highest lake in Niphon, is supposed to be the abode of the greatest dragon—and as besides, according to the Buddhist religion no one is allowed to fish in any lake, pool or pond which is sacred (or is adjacent to, or within the grounds of any Buddhist temple) the fish in this lake, though said to be plentiful are not allowed to be caught.

There are however two sorts of Fish for which Hakoni Lake is celebrated. The Sancho-no-oowo, which frequents the rocks, supposed to be beneficial to the tempers of ill natured people—and the Yatsh-mei-oouanghi, or eight eyed eel, eaten as a specific for blindness, but these even are captured clandestinely. The fish forming the principal article of food of the village is all brought either from Odowarra at the foot of the mountain on one side, or Missima on the other side.

(Aide en cas de problème d'affichage des caractères japonais)

Traduction

VUE DU VILLAGE DE HAKONI [HAKONE]. 

À l'entrée de ceci – un exemple typique de rue dans un village japonais – il y a un Sekisho, ou barrière. Chaque passant est obligé de lever son chapeau, et certains pensent que cela est censé être dû à la sainteté particulière du lieu, mais ce n'est pas le cas ; le chapeau est levé afin de permettre au garde stationné à cette barrière, qui est sur la ligne frontière entre les territoires de deux Daïmios différents, de voir le visage de chaque individu pour pouvoir le reconnaître. Le lac de Hakone est sacré, comme le sont toutes les montagnes et les lacs de hauteur extraordinaire au Japon. Les montagnes sont censées être habités par certains démons – les lacs par les dragons souvent caractéristiques et vénérés, et qui sont censés avoir une forte influence sur les pluies saisonnières. Le lac de Hakone étant l'un des plus, si ce n'est le plus hauts des lacs du Niphon [Japon], est censé être la demeure du plus grand dragon – et comme d'ailleurs, selon la religion bouddhiste, personne n'est autorisé à pêcher dans les lacs, les bassins ou les étangs qui sont sacrés (ou bordent ou sont à l'intérieur de tout temple bouddhique) les poissons dans ces lacs, bien qu'on les dise abondants ne sont pas autorisés à être pêchés.

Il existe toutefois deux sortes de poissons pour lesquels le lac de Hakone est célèbre. Le Sancho-no-oowo [sancho no uo], qui fréquente les rochers, censé être bénéfique pour les humeurs des personnes maladives – et le Yatsh-mei-oouanghi [yattsu me unagi] ou anguille à huit yeux, consommé comme cure pour la cécité, mais même ceux-ci sont capturés clandestinement. Le poisson, qui est la nourriture principale du village, est entièrement amené soit d'Odowara au pied d'un côté de la montagne soit de Missima [Mishima] de l'autre côté.


Commentaire

La bourgade de Hakone était la neuvième étape de la route du Tōkaidō, en venant d'Edo vers Kyōto et marquait le passage du Kantō au Kansai. Le Bakufu y avait installé une barrière pour contrôler le passage (Hakone-sekisho 箱根関所). Une étape importante et fatigante de par le relief environnant. Proche de l'activité volcanique du mont Fuji, elle possédait des onsen (littéralement « sources chaudes ») réputées où se reposaient les voyageurs. La description du lac de Hakone qui accompagne l'épreuve originale est intéressante mais elle est alourdie par le style emphatique et la syntaxe approximative de Murray avec ses phrases extrêmement longues et mal articulées 1 . On a souvent l'impression que Murray a dicté oralement un commentaire qui a été transcrit et imprimé sans être relu. Il est possible que Beato, qui ne lisait pas très bien l'anglais, d'après les témoignages de l'époque, n'ait pas contrôlé la qualité des textes accompagnant ses photographies.

Notes

1. Nous avons conservé dans la traduction le style et la syntaxe approximative du texte original.


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Permalien pour cette notice

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