Apollinaire Le Bas

Samouraï en armure de guerre tenant un katana JAPON Guerrier Japonais (La figure est couverte du Masque de guerre)


Inscription , au dessus et au dessous de la photographie, sur le support

JAPON
Guerrier Japonais
(La figure est couverte du masque de guerre) 


Commentaire

Pour ce dernier des quatre portraits de la série des samouraïs, c'est le katana du guerrier qui est valorisé après avoir montré l'arc et la lance. Le Bas n'a pas photographié les combats de Shimonoseki mais avec ses portraits de samouraïs revêtus d'armures de parade archaïques, il évoque métaphoriquement un aspect de la bataille. En effet, parmi les trophées ramassés sur le lieu des combats à Shimonoseki, on trouva des armures, des arcs et des flèches, des lances et des sabres et même des baïonnettes de fabrication étrangère. Un casque similaire à celui de ce samouraï a été rapporté par les Français comme prise de guerre après cette bataille et est aujourd'hui propriété de l'état français. Il fut exposé à Nantes au Musée du Château des ducs de Bretagne en 2014 lors de l'exposition Samouraï : 1000 ans d’histoire du Japon 1 .

On note chez Le Bas, une certaine volonté d'exotisme dans sa présentation du Japon, car si quelques guerriers de Chōshū étaient équipés de manière archaïque, le gros des troupes disposait d'armements modernes. Lors de l'assaut, les canons des batteries de Chōshū ont fortement endommagé deux navires de guerre britanniques et l'expédition a du débarquer plus de deux mille hommes pour prendre les batteries. Dans les photographies de Felice Beato de la même époque, on voit des guerriers japonais en uniforme occidental, chaussés de bottes et complétant leurs deux sabres par des pistolets ou des fusils.

Comme sur les épreuves précédentes, les pieds du guerrier ont été repeints sur l'épreuve par le photographe et il est difficile de distinguer si ces guerriers portent des tabi ou des chaussons en cuir en fourrure d'ours (tsuranuki). S'ils sont en tabi c'est qu'ils ont enlevé leurs zori ou leurs geta. Ce détail prouverait que les photographies originales ont bien été prises en studio et non en extérieur. Même pour une photographie, les Japonais enlevaient généralement leurs chaussures avant de marcher sur les tatamis ou les tapis du studio. Quand ce n'était pas le cas, généralement un photographe occidental leur avait demandé de garder leurs chaussures pour une photographie documentaire.

Notes

1. Cf. SOUYRI Pierre & Musée du Château des ducs de Bretagne (Nantes), Samouraï : 1000 ans d’histoire du Japon, Rennes, Nantes, PUR, les Éditions Château des ducs de Bretagne, 2014.


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