Ichida Sōta

Portrait d'un jeune prêtre bouddhiste


Commentaire

Portrait d'un jeune prêtre bouddhiste assis en seiza (正座) 1 , devant un décor soigneusement arrangé (aménagé soit sur l'engawa d'un bâtiment, soit en studio). L'arrière-plan est constitué de portes à glissières (shōji 障子), la pièce est meublée à droite par un paravent décoré de calligraphies en style formel et à gauche par un brasero portable carré (hibachi 火鉢). Le sol est recouvert par un tapis importé. Les lignes verticales et horizontales des shōji et du paravent structurent fortement la composition de l'image dont le corps du moine occupe le centre.

Le bonze, crâne rasé, tient un éventail pliant dans sa main droite et un nenju (念珠), chapelet bouddhique, dans sa main gauche. Son expression est digne, concentrée, il ne regarde pas l'objectif. Ce superbe portrait a une spontanéité qui manque cruellement aux représentations de bonze par Beato ou Stillfried où ils sont réduits à des représentations de « types » japonais (cf. épreuve 11342 par Raimund von Stillfried).

À ses côtés est posée une petite théière en fonte pour infuser le thé vert (sencha). Le thé fut initialement importé de Chine par des moines bouddhistes dès le viiie siècle. L'usage se répandit ensuite dans les monastères pour éviter de sommeiller durant les longues séances de prières ou de méditation.

Dans l'album, cette vue de taille moyenne, est collée sur la même page que la précédente (cf. 10560).

Notes

1. La pose seiza, littéralement « s'asseoir correctement » est une manière de s'asseoir formelle au Japon sur un tatami, les jambes repliées sous le corps. Cette posture est également utilisée par les moines pour les séances de prières ou de méditation (zazen 座禅, par exemple).


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