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Ichida Sōta
Groupe de geishas de Kyōto
- AP10569
- Photographie 30 de l'album AP10571
- 1870 – 1874
- Épreuve à l’albumine sur papier
- H. 242 ; L. 295 mm (épreuve)
- H. 315 ; L. 366 mm (support)
Commentaire
Les deux geishas au centre de l'image sont des danseuses, reconnaissables à leur long kimono à la bordure matelassée pour traîner élégamment sur le sol et que l'on ne peut donc porter qu'en intérieur, ainsi que le obi porté en longue traîne (darari obi だらり帯), que l'on distingue bien sur celle de droite. La danseuse debout cache ses mains dans les manches de son kimono – un geste noble, selon la codification de l'époque – et tient dans sa main droite un grand éventail pliant de danse. Ce costume, que les geishas réservent aux danses, est aujourd'hui porté quotidiennement par toutes les apprenties geishas (maiko) de Kyōto pour égayer les rues. Une décision prise au cours de l'époque Meiji à des fins touristiques. Les quatre geishas, fardées en blanc
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, ont les sourcils rasés et redessinés. Si leur coiffure est quasiment identique, un petit chignon en wareshinobu, décoré de kanzashi métalliques et floraux dans les cheveux, elles ont toutes cependant des kimonos raffinés aux motifs différents. Un album, conservé dans le fonds Dubois du musée Guimet, ayant appartenu à un membre de la seconde mission militaire française au Japon, arrivée en 1874, contient une épreuve similaire qui est légendée en français en lettres manuscrites gothiques « Kioto – Groupe de musiciennes » (cf. épreuve 072_11), ainsi qu'un autre portrait de la geisha située à droite du groupe, où elle joue également du tambourin, qui permet de l'identifier. Il s'agit de Kotaki, une geisha de Kyōto, comme nous l'apprend la légende : « Kioto – Portrait de Kotaki célèbre danseuse » (cf. épreuve 072_10). Le raffinement de cette image est renforcé par sa découpe ovale et le luxe de la page d'album sur laquelle elle est collée, un papier micacé d'or et d'argent avec une bordure dorée. La finesse des personnages et leurs menus visages, la pureté de la composition et le fond neutre font penser à un autre pionnier des arts visuels au Japon, celui de l'estampe polychrome, Suzuki Harunobu (鈴木春信, 1725-1770) et de ses silhouettes de bijin à la grâce déliée. 1. Pour distinguer les geishas spécialisées dans la danse (odoriko) et les autres, les premières sont appellées « personnes debout » (tachikata 立方), et les autres « personnes assises » (jikata 地方) car elles restent assises en seiza pour jouer et chanter tandis que les autres dansent. 2. Le kotsuzumi est également utilisé dans la musique de théâtre nō et kabuki. 3. Cette épreuve est reproduite dans l'ouvrage suivant, mais où elle n'est pas encore attribuée : 4. Avec un mélange très toxique, à base de plomb, aujourd'hui remplacé par de la poudre de riz.Notes
SHIMIZU Christine, Le Japon du xixe siècle – la redécouverte, Marseille, Editions AGEP, 1990, p. 160.
Index
- Sujets : être humain, geisha, instrument de musique, kimono, portrait de groupe
- Personnages cités : Kotaki (geisha), Suzuki Harunobu (artiste d’estampes)
- Ensemble associé : album AP10571