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Kōzaburō Tamamura

Femmes à la coiffure


Commentaire

L’extrême sophistication des coiffures des japonaises émerveille ou parfois agace 1 la majorité de voyageurs. Cette mise en scène en studio leur permettait de découvrir une scène intime à laquelle ils n’avaient probablement pas eu accès durant leur séjour. Alexis de Gabriac décrivait ainsi ces coiffures en 1872 :

« En aucun pays les femmes ne soignent autant leur coiffure qu'au Japon. Les femmes les plus pauvres, et même les filles que l'on rencontre dans les champs occupées aux travaux d'agriculture, sont coiffées avec plus de soins que nos grandes élégantes lorsqu'elles se rendent au bal. Assurément, elles ne portent ni plumes ni diamants, mais leur abondante chevelure noire est peignée avec un art infini et si bien fixée, que pas un cheveu ne dépasse l'autre. Le chignon, élégamment roulé, est placé très haut, et enfin les pointes des mèches de devant sont réunies sous la forme de deux petits croissants solidement gommés, qui viennent mourir sur le front. Quelquefois aussi un beau camélia rouge, gracieusement posé, relève par son éclat ce petit échafaudage 2 . »

On reconnaît ici les même modèles que pour la photographie précédente (cf. épreuve 15926), dans le même décor et avec les mêmes kimonos mais coloriés différemment. La mise en couleur n’est pas toujours documentaire et les teintes des kimonos ne sont pas fiables…

Notes

1. Certains sont indisposés par l’odeur de l’huile de camélia qui sert à structurer les coques et qui rancit parfois…

2. DE GABRIAC Alexis, Course humoristique autour du monde. Indes, Chine, Japon, Paris, Michel Lévy Frères, 1872. p. 261. Cité par : BEILLEVAIRE Patrick, « L'autre de l'autre ». Contribution à l'histoire des représentations de la femme japonaise. In : Mots, no41, décembre 1994. Parler du Japon. p. 68.


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