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Raimund Stillfried-Ratenicz (Baron von)

Pagode à cinq étages du Tōshō-gū, Nikkō


Inscription

324 NIKKO.


Commentaire

La pagode à cinq étages gojūnotō (五重塔) s'élève à l'entrée du Tōshō-gū (東照宮) de Nikkō (日光). Ce sanctuaire shintō est situé dans la montagne de Nikkō à 140 km au nord de Tōkyō, au milieu d'une forêt de cryptomères 1 plantés lors de la création du temple. Ce mausolée abrite la tombe du premier shōgun Tokugawa, Ieyasu (家康, 1543-1616) et fut érigé en 1617 par son fils Tokugawa Hidetada, deuxième shōgun Tokugawa. Le temple fut ensuite agrandi et embelli en 1624 par le Troisième shōgun Tokugawa, Iemitsu (家光, 1604-1651), qui repose aujourd'hui également à Nikkō au sein du mausolée Taiyū-in (大猷院) dans l'enceinte du temple bouddhique Rinnō-ji.

Le Tōshō-gū, situé dans le parc national de Nikkō, est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1999.

La pagode, haute de trente-six mètres, avait été offerte par Sakai Tadakatsu, le daimyō du fief d'Obama. Détruite par un incendie en 1815, elle fut reconstruite par Sakai Tadayuki en 1818. Son premier étage est décoré avec les douze signes du zodiaque chinois.

L'écrivain et officier de marine Pierre Loti (1850-1923) a laissé en 1889 une description très impressionniste de cette pagode dans Japoneries d'Automne :

« Le principal ornement du lieu est une tour à cinq étages qui dépasse la cime des plus grands arbres et s'en va baigner dans le soleil sa pointe dorée : elle fut, dit l'histoire, offerte vers 1650 à l'âme de l'empereur mort, par le prince Sakaï-Wakasa-no-kami. Le nom de tour convient mal à cette extravagante superposition de cinq petites pagodes semblables, ayant chacune son toit courbe qui déborde outre mesure, tout hérissé de gargouilles, de cornes et de griffes ; la teinte générale du monument est le rouge sombre, le rouge sang rehaussé d'or ; mais, de près, on distingue une fine ornementation polychrome qui court du haut en bas ; de près, on s'aperçoit que les murailles de ces cinq étages sont de vrais musées de peinture et de sculpture ; dans l'épaisseur du bois fouillé à jour, se découpe tout un monde de dieux, de bêtes, de chimères, de fleurs ; une dentelle de petits êtres de toute formes, figés là dans des attitudes vivantes. 2  »

Notes

1. Le cryptomère, appelé sugi (杉) en japonais, est un conifère de la famille du cyprès, ressemblant à un cèdre.

2. LOTI Pierre, Japoneries d’automne, Paris, Calmann-Lévy, 1889, p. 203.


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