Kōzaburō Tamamura

La station thermale (onsen) de Tonosawa 601 TONOSAWA


Commentaire

Une vue de la station thermale (onsen) de Tonosawa (塔之沢温泉) depuis la nouvelle route menant d’Odawara à Miyanoshita en longeant la rivière Haya, ouverte vers 1887 et formant une section de la toute nouvelle route nationale no1.

Une vue très différente de celle du village proposé par Felice Beato dans un album de la fin des années 1860 conservé également au musée Guimet (cf. épreuve 16388), une vue en plongée sur une masse compacte de maisons aux toits de chaume. À l’époque de Beato, cette route n’existait pas encore et on arrivait à Tonosawa uniquement en kago par une route étroite. La légende de l’épreuve de Beato, écrite par James Murray, rappelait que les eaux de ces sources avaient de nombreuses vertus médicinales et que cette station, très mondaine, méritait le surnom de Baden-Baden of Japan. Depuis les années 1880 elle abritait ainsi de nombreuses villas d’été de la communauté russe et possédait même une église orthodoxe, l’église Haristos.

La célèbre princesse Kazunomiya 1 , demi-sœur de l’empereur Kōmei et veuve du shōgun Tokugawa Iemochi, est décédée dans cette onsen le 18 septembre 1877, à l’âge de trente-deux ans, au Kansuirō (環翠楼). Elle était venue depuis sa retraite de Tōkyō soigner une crise de béri-béri. Elle fut inhumée au Zōzōji à Shiba, le mausolée des shogouns Tokugawa de Tōkyō (cf. épreuves 24 et 25 de cet album). Son destin tragique est évoqué dans Tristesse et beauté, le dernier roman de Kawabata.

Notes

1. La princesse Kazunomiya (和宮, 1846-1877) est un personnage emblématique des temps troublés de la fin du shogounat. Demi-sœur de l’empereur Kōmei et tante de l’empereur Meiji, vivant dans le monde confiné du palais impérial de Kyōto, elle était fiancée au prince Arisugawa no miya (有栖川宮). Sa vie fut brisée par le mariage politique qui lui fut imposé visant à rapprocher les familles du shōgun et de l’empereur dans l’espoir de juguler la profonde crise politique qui allait mener à la révolution de Meiji. Elle partit pour Edo et épousa l’avant-dernier shōgun, Tokugawa Iemochi (徳川家茂, 1846-1866) en 1862. À la mort d’Iemochi en 1866, elle se fit nonne et se retira dans un temple bouddhique. Sa tombe au Zōzōji fut fouillée par des archéologues en 1959. Kawabata a inséré un récit de cette anecdote dans Tristesse et Beauté.


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