Ichida Sōta

Portrait d'une geisha de Kyōto


Commentaire

Photographie en studio d’une odoriko (踊り子) – geisha spécialisée dans la danse, activité réservée aux plus belles et aux plus douées des geishas – qui était déjà présente au milieu du groupe de la composition de la page précédente de l'album où elle portait le même kimono.

La jeune femme, debout de trois-quarts, tient une ombrelle fermée dans sa main gauche et a relevé un pan de son kimono de sa main droite, comme quand elle marche, laissant entrevoir ses sous-vêtements – un kimono léger assorti à sa tenue (le plus souvent rouge). Elle s'apprête à sortir et a enfilé sur ses tabi blancs immaculés des hautes socques appelées okobo lui permettant de ne pas salir son kimono de danse – reconnaissable à sa doublure matelassée – qui normalement frôle le sol. Les okobo sont taillées dans un seul bloc de bois de paulownia (kiri) non traité. Aujourd'hui, dans l'univers des geishas, ils sont réservés aux maiko et contiennent parfois une petite clochette apotropaïque d'où leur surnom de pokkari, onomatopée du bruit qu'ils sont sensés produire.

La tenue de cette danseuse serait aujourd'hui celle d'une maiko, mais une stricte codification actuelle de Kyōto entre maiko et geiko (geisha) est assez récente et la situation était beaucoup plus fluctuante au xixe siècle. Aujourd'hui la formation commence plus tard, les maiko deviennent geishas entre dix-huit et vingt ans au lieu de quatorze ans au xixe siècle, où les tenues n'étaient pas aussi codifiées.

Cette épreuve et la précédente (cf. 10569) sont à notre connaissance les premiers portraits de geishas de Kyōto et ils sont déjà parfaitement aboutis. Cette épreuve a été reproduite dans l'ouvrage La photographie ancienne en Asie publié en 2016 1 .

Notes

1. GHESQUIERE Jérôme (dir.), La photographie ancienne en Asie, Paris, Scala, 2016, p. 106.


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