Kōzaburō Tamamura

Femme transportée en jinrikisha (pousse-pousse)


Commentaire

Le pousse-pousse, jinrikisha en japonais 1 (人力車), a été mis au point au Japon vers 1870, puis exporté par les britanniques dans tout leur empire sous l’abréviation de rickshaw. Il est encore en usage à Calcutta. Au Japon, il remplaça avantageusement le très lent et inconfortable kago (cf. épreuve 15929) et fut plébiscité par les citadins japonais et les visiteurs au point que ce nouvel élément de la modernité japonaise a été paradoxalement considéré par les Occidentaux comme un élément de l’exotisme « traditionnel » du Japon et largement représenté dans les albums touristiques où l’on ne trouve par contre que très rarement une épreuve des tramways hippomobiles de Tōkyō ou des nouvelles lignes de train, autres nouveaux moyens de transport. Pour les courtes distances en ville il était tiré par un seul kuruma ou djin, selon le vocabulaire de l’époque pour le tireur de pousse. Pour les excursions lointaines deux djin tiraient ensemble la carriole. Un voyageur aisé pouvait employer jusqu’à huit tireurs qui se relayaient par équipes de deux. Dans les passages difficiles ou après un orage, dans les chemins embourbés quatre djin pouvaient déplacer le jinrikisha comme une chaise à porteur. Le tireur est d’ailleurs ici en tenue de pluie avec un large chapeau, un mino, le manteau en paille de riz des paysans, et il marche pieds nus 2 . La passagère se protège avec une ombrelle décorée d’un motif « d’œil de serpent » (janome-gasa 蛇の目傘). Pour se protéger des intempéries, le véhicule est d’ailleurs doté d’une capote, ici repliée.

Notes

1. Littéralement : véhicule tracté par la force d’un homme.

2. Une représentation inhabituelle. Les tireurs portent généralement des sandales de paille (zori).


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