Raimund Stillfried-Ratenicz (Baron von)

Groupe de cinq musiciennes jouant du tambour et du shamisen [Singing Girls]


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Groupe de cinq musiciennes jouant du tambour et du shamisen

Ce groupe de musiciennes a été photographié en studio, une porte coulissante ayant été posé sur le fond pour donner l'atmosphère d'une pièce japonaise mais on note l'absence de tatamis évoqués ici par de simple nattes. Les instruments présentés ici, shamisen (三味線) et percussions accompagnent souvent les danses. On retrouve ces instruments dans les pièces de kabuki et de théâtre de marionnettes (jōruri 1 ) mais les musiciens de ces performances sont toujours des hommes. De gauche à droite, les percussions sont deux petits tambours en forme de sablier appelés kotsuzumi (小鼓) – ou simplement tsuzumi (鼓) – et un tambour. Les deux jeunes femmes du deuxième rang jouent du shamisen. Elles sont debout uniquement pour les besoins de la composition choisie par le photographe car en intérieur on joue toujours du shamisen en position assise, les musiciens de rue sont les seuls à en jouer debout.

Le shamisen est un instrument de musique à cordes pincées. C'est un luth à long manche, sans frettes, dont la caisse de résonance carrée est construite en bois de santal et recouverte de peau de chat. Il est muni de trois cordes de soie.

On joue du shamisen en pinçant les cordes à l'aide d'un large plectre en ivoire (bāshō ou bachi). Il est utilisé seul avec des voix dans les chants populaires et comme instrument soliste ou d'ensemble.

Dans les récits de voyageurs, il est parfois qualifié de « banjo japonais » et ses sonorités déroutent les premiers visiteurs. Les Occidentaux ont mis du temps à apprécier le son du shamisen ; visitant le Japon en 1931 Henri Michaux le décrit encore ainsi :

« Le coup de scie vient à peu près toutes les vingt secondes. Un son désespéré. L’instrument rend l’âme tout simplement, et vingt secondes après recommence 2  ».

Notes

1. Textes récités par un chanteur, accompagnés au shamisen, et joués avec des marionnettes. Très populaire à la période d’Edo avec les tragédies « bourgeoises » de Chikamatsu Monzaemon.

2. MICHAUX Henri, Un barbare en Asie, Paris, Gallimard, 1933.


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