Felice Beato

Main street of Kanagawa [Rue principale de Kanagawa]


Transcription modernisée

MAIN STREET OF KANAGAWA.

In Kanagawa the Consuls of the Treaty Powers were located when the ports were first opened to Foreign trade in 1859. Temples were assigned to their use, and there they resided until the growing importance of Yokohama, which is on the opposite side of the bay, necessitated their removal.

The town of Kanagawa is one long street or rather, it is a considerable village, with the Tokaido running through it. There are numerous tea houses and way side inns; as, being at a distance of about sixteen to eighteen miles from Yeddo, it is generally the halting place for travelers for the night previous to arriving at, or after leaving, the capital. In former days the Dutch as a rule halted at Kanagawa as their last stage on the way to Yedo. The shops however are inconsiderable in size, and the tea houses by no means so good as are frequently met with on other parts of the Tokaido.

The situation of some of the Temples is charming; and the view of the bay, from one especially, overlooking the town is worth a visit to enjoy.

There is a fort at Kanagawa, from which salutes are occasionally fired. Some years ago, it was usual to announce the arrival of every foreign vessel by firing a gun from this fort which was repeated at Yedo; but arrivals soon became so frequent, that the practice was abandoned. Kanagawa has been several times almost entirely destroyed by fire—but phoenix like rises from its own ashes with wonderful rapidity.

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Traduction

RUE PRINCIPALE DE KANAGAWA

C'est à Kanagawa que les consuls des puissances signataires du Traité résidaient lorsque les ports ont été ouverts pour la première fois au commerce extérieur en 1859. Des Temples leurs ont été affectés, et ils y ont résidés jusqu'à ce que l'importance croissante de Yokohama, qui est située du côté opposé de la baie, nécessite leur déménagement.

La ville de Kanagawa est une longue rue ou plutôt, un village considérable, avec le Tōkaidō qui le traverse. Il y a de nombreuses maisons de thé et des auberges sur les côtés ; car, étant à une distance d'environ seize à dix-huit miles de Yeddo [Edo], elle est généralement le lieu de halte pour les voyageurs pour la nuit précédent leur arrivée, ou suivant leur départ de la capitale. Autrefois les Hollandais, s'arrêtaient habituellement à Kanagawa comme dernière étape sur la route de Yedo. Les boutiques sont toutefois de faible importance, et les maisons de thé sont loin d'être aussi bonnes que celles fréquemment rencontrées à d'autres endroits du Tōkaidō.

L'emplacement de certains des temples est charmant ; et la vue sur la baie, d'un point en particulier, surplombant la ville mérite une visite.

Il y a un fort à Kanagawa, à partir duquel des saluts sont parfois tirés. Il y a quelques années, il était habituel d'annoncer l'arrivée de chaque navire étranger par un tir de canon depuis ce fort qui était répété à Yedo ; mais les arrivées sont rapidement devenus si fréquentes, que la pratique a été abandonnée. Kanagawa a été plusieurs fois presque entièrement détruite par le feu – mais comme un phénix, elle renaquit de ses cendres avec une rapidité incroyable.


Commentaire

Kanagawa est une des étapes de la route du Tōkaidō. Celle-ci pris sa forme définitive à l'époque Edo, avec ses célèbres cinquante-trois stations, du pont de Nihonbashi (日本橋 « le pont du Japon ») à Edo, au pont Sanjō Ōhashi (三条大橋), à Kyōto. Passant par le littoral, elle parcourt près de 500 km, que les voyageurs mettaient environ deux semaines à parcourir, à pied, à cheval ou en kago, le shogounat ayant interdit les véhicules à roue pour des raisons stratégiques.

Le petit village de Kanagawa, dont on voit ici la barrière douanière au lieu dit Daichō (台町), était la dernière étape de la route du Tōkaidō. La route, qui formait la rue principale était bordée d'auberges, de restaurants et d'échoppes. À l'époque Bakumatsu (1853-1868), on croisait encore sur la route des marchands, pèlerins, bonzes, samouraïs errants (rōnin) et seigneurs en norimono effectuant le sankin kōtai 1 entre Edo et leur fief. Les étrangers étaient souvent escortés par des militaires occidentaux des garnisons de Yokohama et des yakunin au service du shōgun.

Notes

1. Le sankin kōtai (参勤交代), la résidence alternée, était l'obligation fait aux daimyō de vivre un an sur deux dans leur résidence d'Edo, où ils laissaient leur famille en otage.


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