Kōzaburō Tamamura

Tōkyō, Shiba, temple Zōjō-ji, mausolée Bunshō-in, porte Chokugaku-mon (vue depuis l'extérieur du temple) No. 526 SHIBA AT TOKIO


Commentaire

Au xixe siècle, le mausolée de Shiba était généralement considéré comme l’ensemble architectural le plus prestigieux du Japon, après Nikkō, situé à 150 km au nord de Tōkyō, mausolée où reposaient Ieyasu et Iemitsu le premier et le troisième shōgun Tokugawa. Par la suite, la coutume fut d’enterrer alternativement les shogouns dans les deux mausolées de Tōkyō, Shiba et Ueno. Ainsi, six d’entre eux reposaient à Ueno et six à Shiba. Le quinzième et dernier shōgun Tokugawa, Yoshinobu (1837-1913), qui avait rendu ses pouvoirs en 1868, ne fut pas enterré dans un des mausolées mais au cimetière Yanaka à Tōkyō.

Nous voyons ici la porte du temple Bunshō-in (文昭院), le mausolée construit initialement pour recevoir la tombe du sixième shōgun Tokugawa, Ienobu (家宣, 1662-1712), dont Bunshō est le nom bouddhique posthume. Ce mausolée était situé dans l’enceinte du temple bouddhique Zōjō-ji 1 (増上寺) dans le quartier de Shiba. Furent ensuite inhumés au Bunshō-in, le douzième shōgun Ieyoshi, le quatorzième shōgun Iemochi et son épouse, la princesse Kazunomiya 2 .

La porte Chokugaku-mon (勅額門) que nous voyons ici est l'entrée principale du mausolée. Elle contient, accroché sous le toit, un cadre contenant une calligraphie du nom du temple exécutée par l’empereur Nakamikado (1709-1735), d’où son nom de « porte de la plaque impériale ». Cette porte, de style chinois à quatre piliers, est richement ornée de sculptures sur bois en haut-relief polychromes à motifs végétaux de bambous et de fleurs. Toutes les tuiles portent le mon trilobé des Tokugawa, inspiré de la rose trémière. Cette porte a été détruite lors de bombardements en 1945.

L’ensemble de ces temples à la décoration somptueuse avait déjà été très endommagé lors du grand tremblement de terre du Kantō en 1923. Les tombes de Ienobu, de Ietsugu et de Hidetada et du monument à sa femme Sūgen'in, qui avaient été désignés trésors nationaux au Japon ont également brûlés pendant la Seconde Guerre mondiale 3 .

Notes

1. Le Zōjō-ji brûla le 31 décembre 1873, mais pas les mausolées.

2. Sur le destin de la princesse Kazunomiya, voir la onzième épreuve de cet album.

3. Raids aériens du 10 mars et du 25 mai 1945.


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