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Raimund Stillfried-Ratenicz (Baron von)

Daimyō montant dans un norimono (reconstitution) 673 Sinto Hight priest stepping in Norimono


Commentaire

Un daimyō en costume de cérémonie s'apprête à monter dans un norimono accompagné de deux samouraïs et de six porteurs. Le norimono est la version japonaise du palanquin. Utilisé par les personnages importants, tel que les daimyō, il fut en usage au Japon pendant l'ère Edo. Le norimono était en bois et se distinguait par son imposante poutre porteuse, toujours de section carrée, et creuse, car formée en fait de quatre fines planches. Cette structure creuse de la poutre permettait de la faire paraître plus lourde et plus imposante. La hauteur de cette poutre était d'ailleurs réglementée et indiquait le rang de son occupant. Les femmes n'étaient pas soumises à ces réglementations et la décoration de leurs norimono était beaucoup plus sophistiquée. Le norimono était entièrement fermé, avec des portes aux ouvertures étroites laissant filtrer la lumière et permettant à l'occupant de voir sans être vu.

Stillfried a employé les grands moyens pour essayer de ressusciter l'atmosphère du Japon féodal avec une dizaine de figurants. On croirait cette scène sortie d'un jidai-mono ou d'un chambara eiga. Elle semble une vision réaliste de l'univers disparu des samouraïs. Il y a pourtant de nombreuses incohérences dans cette mise en scène. Le norimono utilisé, richement décoré est un palanquin pour femme et on n'utilise un norimono, à l'espace assez exigu, que vêtu d'une tenue de voyage confortable et nullement en tenue de cérémonie. D'ailleurs la tenue du personnage principal oscille entre le prêtre shintō et le daimyō 1 . Le style de l'eboshi (烏帽子) en soie noire laquée pourrait appartenir à l'un ou à l'autre s'il n'était pas totalement froissé, en provenance directe d'un brocanteur. La légende de Stillfried ne fait qu'augmenter la confusion « prêtre shintō de haut rang montant dans un norimono ». Hors, un des samouraïs de l'escorte lui présente son grand katana en évidence, il devrait donc s'agir d'un daimyō et non d'un prêtre.

Notes

1; CASTEL (Du) Didier, DAUDIER François, ESTEBE Claude, Le Crépuscule des geishas, Paris, Marval, 2002, p. 122.


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