Préface

Une collection de photographies unique sur le Japon au XIXe siècle

Dans le fonds historique des archives photographiques étaient conservés vingt-huit albums, quatre portfolios et plusieurs centaines d’épreuves montées sur carton concernant de multiples aspects de la culture japonaise au XIXe siècle. Ce premier ensemble, inventorié, restauré et numérisé, fut complété dès 1994 par l’acquisition en vente publique d’un magnifique album monté entre deux plats en laque, accompagné de son écrin d’origine capitonné de coton et de soie et dont les plats extérieurs étaient tendus d’un tissu imprimé qui porte le nom du photographe K. Tamamura. Cette première acquisition, il y a maintenant vingt ans, fut ensuite complétée par quelques achats ponctuels avant que le musée ait eu le privilège, grâce à la contribution du fonds du patrimoine, de s’enrichir en 2007, 2008 et 2009 de l’exceptionnelle collection que le docteur Joseph Dubois avait méthodiquement réunie à partir de 1970. Celle-ci se compose de plus de 17.000 photographies, du début des années 1860 à la fin du siècle, dont la plupart sont réunies en albums, et d’un exceptionnel ensemble de livres anciens, sur cette même période, consacrés à la photographie japonaise. Avec cette acquisition majeure, les archives photographiques du Musée national des arts asiatiques – Guimet sont devenues un lieu de référence en Europe et dans le monde sur la photographie au Japon. La valorisation de l’extraordinaire richesse de cette collection, qui compte à ce jour plus de 18.000 numéros, s’inscrira dans le temps avec la contribution de spécialistes, sous la forme d’expositions, d’éditions papier ou électronique comme celles des albums de photographies de Moritomi Saegusa et de Frederick William Sutton présentés ici. À cette fin, un partenariat scientifique a été signé en juillet 2012 avec l’Université de Nagasaki en vue de créer une base de données internationale sur la photographie japonaise au XIXe siècle. Par ailleurs, pour faire face à cet ambitieux programme de valorisation de sa propre collection, le Musée national des arts asiatiques – Guimet l’ouvre aux chercheurs.

Nous nous réjouissons que la Réunion des musées nationaux – Grand Palais et le Musée national des arts asiatiques – Guimet aient à nouveau uni leurs moyens dans le but de porter à la connaissance du plus grand nombre ces témoignages photographiques qui ne manqueront pas, une nouvelle fois, de renforcer notre connivence historique avec le Japon.

Sophie Makariou
Présidente du Musée national des arts asiatiques – Guimet