Felice Beato
La ville d'Atsugi
Atsunghi
- AP16389
- Photographie 12 de l'album AP16370
- 1866
- Papier imprimé ; épreuve à l'albumine sur papier
- H. 363 ; L. 490 mm (album)
- H. 350 ; L. 480 mm (page)
- H. 193 ; L. 292 mm (photographie)
- H. 206 ; L. 282 mm (papier imprimé)
Transcription modernisée
ATSUNGHI. Atsunghi. This town, which is one of considerable importance, is distance from Yokohama about twenty miles, and is built on the right bank of a large river ; it consists of a single wide street, the house shaving, as is usual in Japanese towns, a narrow front, but extending back from the streets some distance. The shops are good, and the traffic extensive : owing in great measure to its being situated on the main road between Hatchoji and Fugisawa, the former of which is the centre of Silk district, and the latter lying on the Tokaido. The tall ladder which occupies a prominent position in the street, is provided as a look-out in the case of fires ; which owing to the inflammable materials of all the houses are frequent occurrence. The watch man ascends this ladder, and the strokes of the bell attached, rouses the inhabitants, and at the same time notifies the direction of the approaching danger. The tea houses are clean, comfortable, and provided the foreigner can accommodate himself to the frugal diet of fish, rice and tea, and the use of chopsticks, economical enough ; but should he require more substantial food, it must be taken with him. There is a wide river the “Okawa” which is occasionally swollen to such an extent as to be impassable for several days at a time, and which intercepts communications with Yokohama ; the traveller would do well to remember this when sending out supplies for an extended tour among the beautiful mountains in the neighbourhood.
(Aide en cas de problème d'affichage des caractères japonais)
Traduction
ATSUNGHI. [Atsugi] Atsunghi. Cette ville, qui est importante, est distante d'environ vingt miles de Yokohama, et a été édifiée sur la rive droite d'une large rivière ; elle se compose d'une seule large rue, les maisons partageant, comme c'est l'usage pour les villes japonaises, une façade étroite, mais s'étendant à l'arrière sur une certaine distance. Les magasins sont bons et la circulation intense : elle le doit essentiellement au fait d'être située sur la grande route entre Hatchoji [Hachiōji] et Fugisawa [Fujisawa], la première étant le centre du district de la soie et la dernière étant située sur le Tokaido. La grande échelle qui occupe une position proéminente dans la rue, fournit un observatoire en cas d'incendie ; qui étant donné les matériaux inflammables de toutes les maisons sont fréquents. Le veilleur monte sur cette échelle, et les coups donnés sur la cloche qui y est attachée, réveillent les habitants, et en même temps leur indiquent la direction du danger se rapprochant. Les maisons de thé sont propres, confortables, et à condition que l'étranger puisse s'accommoder de la diète frugale de poisson, de riz et de thé, et de l'usage des baguettes, c'est assez économique ; mais s'il désire une nourriture plus conséquente, il devra l'emmener avec lui. Il y a une large rivière, l'Ōkawa, qui occasionnellement grossit au point d'être infranchissable plusieurs jours de suite, et qui coupe les communications avec Yokohama ; le voyageur doit bien se souvenir de ça quand il envoie des provisions pour un tour prolongé parmi les belles montagnes des alentours.
Commentaire
La haute échelle pour le guetteur d'incendies qui rythme la composition de cette image nous rappelle la fréquence des incendies dans ces villages en bois aux toits de chaumes. Le voyageur toulousain Georges Labit écrivait avec emphase dans ses Souvenirs de voyage (1890) : « on ne cite pas d'exemple d'un japonais qui serait né, aurait vécu et serait mort sous le même toit. Si les maisons échappent à l'incendie, ce sont les tremblements de terre très fréquents au Japon qui les démolissent, ce qui explique pourquoi aussi on recherche la légèreté dans la construction. » La photographie de Beato est tellement nette que l'on peut lire la plupart des kanji (sinogrammes) sur les devantures des échoppes. Alors que Murray conseille au voyageur prudent d'emporter des provisions s'il veut manger autre chose que du poisson, on note sur le grand panneau en bois de la première boutique à droite qu'elle vend de la viande de bœuf (gyūniku 牛肉) et des légumes vinaigrés (tsukemono 漬け物). En regardant attentivement, on remarque également une sculpture de cochon dans le bois supportant le panneau…
Index
- Région : Kantō
- Préfecture : Kanagawa
- Ancienne province : Musashi
- Ville : Atsugi
- Lieu représenté : Atsugi (village)
- Sujets : commerce, être humain, maison de thé, rue, tour de guêt, village
- Personnages cités : Labit Georges (collectionneur)
- Ensemble associé : album AP16370
- Situer sur la carte