Apollinaire Le Bas

Japon, détroit de Shimonoseki, capitaine et soldats du fief de Buzen JAPON Capitaine et Soldats de Simonosaki [Shimonoseki]

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JAPON Capitaine et Soldats de SimonosaKi

Commentaire

Ce portrait de groupe de Le Bas est le seul portrait de Japonais de cet album dont on soit sûr qu'il ait été pris durant l'expédition de Shimonoseki, soit entre le 9 et le 19 septembre 1864. On reconnaît un groupe de samouraïs à la tonsure de style chonmage de leur coiffure et à leurs deux sabres. L'officier porte une tunique militaire occidentale, ce qui était généralement la règle à l'époque Bakumatsu aussi bien pour les officiers du shōgun, formés officiellement par l'armée française que pour les officiers des fiefs rebelles soutenus discrètement par les anglo-saxons 1 . En fait, le titre original de Le Bas « Capitaine et Soldats de SimonosaKi » ne nous apprend pas grand chose. En effet ce titre ne nous dit pas si ces soldats sont des rebelles ou des alliés du shōgun, deux fiefs d'alliance opposée se faisant face de part et d'autre du détroit de Shimonoseki : Chōshū au Nord du détroit, sur l'île principale de Honshū et Buzen au sud du détroit sur l'île de Kyūshū.

Toutefois, cette photographie a été reproduite en gravure dans une narration de ces événements pour un journal français. Le Monde Illustré publia dans son numéro du 31 décembre 1864 un article sur l'expédition de Shimonoseki incluant trois gravures d'après des épreuves de Le Bas 2 , dont deux sont présentes dans cet album. L’article présentant ces trois gravures d'après photographie, fut rédigé par Alfred Roussin 3 , camarade de combat de Le Bas qui avait été chargé par celui-ci de remettre les photographies au directeur de l’hebdomadaire. Dans les textes, Roussin précise que ces hommes sont des guerriers de la province de Bouzen (Buzen 豊前国 4 ), situé sur la rive opposé du détroit de Shimonoseki, face au fief de Chōshū, mais alliés au shōgun et donc neutres ou du côté des Occidentaux dans cette expédition…

Le Bas visita le fief de Buzen dans les jours qui suivirent la fin des combats. Il y photographia également un petit temple bouddhique (cf. épreuve 23 dans l'album, cote 21950).

Notes

1. Notons le contraste avec sa série de « guerriers japonais » en armures de parade.

2. La légende de cette photographie est plus précise dans l'article : Groupe d'officiers et de soldats Japonais de la province Bouzen (île Kiousiou). Cet article est reproduit dans : POLAK Christian, Soie et Lumières : l'âge d'or des échanges franco-japonais : des origines aux années 1950, Tōkyō, Hachette Fujingahō, 2001, pp. 96-97.

3. Concernant Roussin, voir également les épreuves 9 (cf. 21936) et 15 (cf. 21942) de cet album.

4. À peu près l'actuel département de Fukuoka.

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