Felice Beato

Vue du village d'Iiyama View at Eiyama [Vue d'Eiyama]


Transcription modernisée

VIEW AT EIYAMA.

MOST strangers are struck by the neatness and order which prevail in the humblest cottage in Japan—and also by the extreme simplicity of the furniture—a few mats, which being about four inches thick, and made of rushes or straw are soft and pleasant to walk on—form the usual flooring, and except that the workmanship in those used in the Daimio’s palace, is superior to the cottar’s, there is little difference in the appearance or material used by all classes. Every mat is of the same size—viz, about 6 feet long by 3 broad—land is measured by mats.

The temple of the god, the palace of the prince, and the cottage of the peasant are alike also, with few exceptions, roofed with thatch; tiles are occasionally made use of, and also thin shavings of pine or cedar, not unlike shingles in America—but by far the greater proportion of all buildings are thatched, and the weight and thickness of some of the temple roofs, as well as the neatness of finish are particularly striking. Owing to the volcanic nature of the country, few houses are erected of more than one story high; in the silk districts, where Eiyama is situated, a garret is often seen, which is used for the care and development of the silk-worms, and for other processes in the manufacture of silk. The green lane shown, is one that Bicket Foster would delight in studying—the rustic bridge with its simplicity of form and material, and general picturesqueness forms a charming bit of foreground.

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Traduction

VUE D'IIYAMA.

LA PLUPART des étrangers sont frappés par la propreté et l'ordre qui règnent dans le plus humble pavillon au Japon — et aussi par l'extrême simplicité des meubles — quelques nattes, qui font environ quatre pouces d'épaisseur, et sont faites en joncs ou en paille et sont douces et agréables pour marcher dessus — forment généralement le plancher, et à part le fait que la confection de celles utilisées dans le palais du Daimyo, est supérieure à celle des fermiers, il y a peu de différences dans l'apparence ou la matière utilisée par toutes les classes. Chaque natte est de la même taille, à savoir, environ 6 pieds de long par 3 de large — les terrains sont mesurés en nattes.

Le temple du dieu, le palais du prince, et la maison du paysan se ressemblent aussi, à quelques exceptions près, également couverts de chaume ; les tuiles sont parfois utilisées, et aussi de minces copeaux de pin ou de cèdre, pas si différents des bardeaux en Amérique — mais de loin la plus grande partie de tous les bâtiments sont couverts de chaume, et le poids et l'épaisseur de certains toits du temple, ainsi que la perfection des finitions sont particulièrement frappants. En raison de la nature volcanique du pays, peu de maisons font plus d'un étage ; dans les districts de la soie, où Eiyama [Iiyama] est située, on voit souvent une mansarde, qui est utilisée pour les soins et le développement des vers à soie, et pour d'autres étapes dans la fabrication de la soie. L'allée couverte de verdure que l'on aperçoit — en est une que Bicket Foster [Birket Foster 1 ] aurait plaisir à étudier — le pont rustique avec sa simplicité de forme et de matériaux, et le pittoresque alentour forment un charmant premier plan.

1. Myles Birket Foster (4 Février 1825 – 27 Mars 1899) était un illustrateur populaire anglais, aquarelliste et graveur à l'époque victorienne. 


Commentaire

Une vue du petit village d'Iiyama avec son pont rustique en bois recouvert d'herbes que l'on traverse quand on emprunte la route d'Atsugi à Miyanose. Comme le fait remarquer Murray les habitations du village ont sous leur toit de chaume une mansarde aménagée pour l'élevage des vers à soie (sériciculture). Les graines – nom donné aux œufs de vers à soie – et les larves sont délicats à élever. Il faut contrôler la température et l'humidité avec soin. La maison du centre, en arrière-plan, a dans sa mansarde une petite fenêtre carrée utilisée pour réguler la ventilation. On observait le même type d'ouverture dans les magnaneries françaises dans les Cévennes. À l'époque Bakumatsu, Napoléon III développa des liens diplomatiques étroits avec le shogounat pour obtenir le droit d'exporter des graines de vers à soie japonais en France. Ceux-ci étaient résistants à la pébrine, une maladie qui ravageait alors les élevages français et mettait en péril l'industrie lyonnaise de la soie.


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