Shin'ichi SUZUKI (II) 鈴木 真一 (二代目)

Nikkō, sanctuaire Tōshō-gū, Tombe du shōgun Tokugawa Ieyasu

Inscription , en bas à droite

38 HAKA NIKKO

Commentaire

Une fois face à la majestueuse porte Kara-mon, au plus profond du mausolée Tōshō-gū, le visiteur sort par la droite du sanctuaire et gravit un long escalier de granit qui monte dans la forêt de cryptomères. Il arrive enfin à la tombe 1 de Tokugawa Ieyasu (家康, 1543-1616), premier des shogouns Tokugawa, à qui cet ensemble imposant de sanctuaires est consacré. La tombe elle-même est sobre, en bronze patiné, décorée simplement, sans dorures, juste veillée par des symboles protecteurs sculptés en bronze : une grue, des feuilles de lotus et un lion chinois (karashishi 唐獅子).

Le chroniqueur militaire suisse Ferdinand Lecomte (1826-1899) analyse ainsi ce dispositif lors de son séjour en avril 1891 :

« Ce qui m'a le plus frappé dans leurs pensées architecturales, que j'ai d'ailleurs retrouvé à Nikko, à Kyoto, partout où il y a des tombes illustres est ceci : lorsqu'on va voir le tombeau d'un Shogun, par exemple, il faut gravir d'abord les marches d'une chapelle rehaussée d'or et de vives couleurs, décorée presque toujours avec la plus grande richesse. Descendant par le fond de la chapelle, on arrive en quelques pas au tombeau. Il est, lui, d'une simplicité austère ; masse de granit, grille de fer sans dorures, à l'ombre de cèdres, des pins ou des cyprès, et au fond d'une cour murée dont on ne peut sortir qu'en revenant sur ses pas. C'est bien la tombe froide, implacable ; le lourd monolithe retenant prisonnière la poussière illustre retournée au néant. La pompe est réservé à la chapelle où l'on vient prier le Dieu resplendissant pour le pauvre mort 2 . »

Le Tōshō-gū de Nikkō est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1999.

Notes

1. Tombe se dit Haka (墓) en japonais, d'où le titre anglais original un peu mystérieux de l'épreuve : « HAKA NIKKO ».

2. LECOMTE DIONYS Ferdinand, Voyage pratique au Japon, Paris, Challamel, 1893. Cité par : BEILLEVAIRE Patrick, Le Voyage au Japon. Anthologie de textes français 1858-1908, Paris, Robert Laffont, 2001, p. 188.

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