Apollinaire Le Bas

Japon, Yokohama, L’entrée de la Maison du ministre, avec Léon Roches derrière un cheval, deux soldats français et deux yakunin JAPON Instantanéité


Inscription , au dessus et au dessous de la photographie, sur le support

JAPON
Instantanéité 


Commentaire

Une photographie au titre mystérieux, la photographie dite « instantanée » n'apparaissant qu'une quinzaine d'années plus tard avec l'arrivée des plaques sèches au gélatino-bromure d'argent. Est-ce dû à la prouesse de photographier un pur-sang sans flou de bougé ? Léon Roches, le consul de France, que nous apercevons sur le seuil de sa maison avait passé une bonne partie de sa carrière au Maghreb et semble se réjouir d'avoir pu faire amener un pur sang algérien à Yokohama. Ces chevaux qui participaient au prestige de l'armée française au Japon étaient également appréciés des autorités japonaises. Ainsi, le 27 juillet 1867 la délégation française au Japon offrit au dernier shōgun, Yoshinobu Tokugawa, vingt-cinq chevaux arabes de la part de l'empereur Napoléon III 1 . Roches a également installé deux armures sur le seuil de sa maison pour montrer au bushi japonais que la France a également une riche tradition militaire. Les armures japonaises offertes lors des missions diplomatiques aux États-Unis de 1860 et en Europe de 1862 avaient fait forte impression en Occident. « Instantanéité » pourrait également avoir ici le sens de « simultanéité » des différentes cultures arabes, japonaises et françaises réunies en un même lieu.

Notes

1. Cf. POLAK Christian, Soie et Lumières : l'âge d'or des échanges franco-japonais : des origines aux années 1950, Tōkyō, Hachette Fujingahō, 2001, p. 73.


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